Le Mauvais Vitrier

Thursday, 11 July 2024

— Pourquoi? Parce que… parce que cette physionomie lui était irrésistiblement sympathique? Le mauvais vitrier baudelaire commentaire. Peut-être; mais il est plus légitime de supposer que lui-même il ne sait pas pourquoi. J'ai été plus d'une fois victime de ces crises et de ces élans, qui nous autorisent à croire que des Démons malicieux se glissent en nous et nous font accomplir, à notre insu, leurs plus absurdes volontés. Un matin je m'étais levé maussade, triste, fatigué d'oisiveté, et poussé, me semblait-il, à faire quelque chose de grand, une action d'éclat; et j'ouvris la fenêtre, hélas! (Observez, je vous prie, que l'esprit de mystification qui, chez quelques personnes, n'est pas le résultat d'un travail ou d'une combinaison, mais d'une inspiration fortuite, participe beaucoup, ne fût-ce que par l'ardeur du désir, de cette humeur, hystérique selon les médecins, satanique selon ceux qui pensent un peu mieux que les médecins, qui nous pousse sans résistance vers une foule d'actions dangereuses ou inconvenantes. ) La première personne que j'aperçus dans la rue, ce fut un vitrier dont le cri perçant, discordant, monta jusqu'à moi à travers la lourde et sale atmosphère parisienne.

  1. Le mauvais vitrier baudelaire commentaire
  2. Le mauvais vitrier lyon
  3. Le mauvais vitrier baudelaire analyse
  4. Le mauvais vitrier saint

Le Mauvais Vitrier Baudelaire Commentaire

Pourquoi? Parce que... parce que cette physionomie lui était irrésistiblement sympathique? Peut-être; mais il est plus légitime de supposer que lui-même il ne sait pas pourquoi. Charles Baudelaire - Le mauvais vitrier. J'ai été plus d'une fois victime de ces crises et de ces élans, qui nous autorisent à croire que des Démons se glissent en nous et nous font accomplir, à notre insu, leurs plus absurdes volontés. Un matin je m'étais levé maussade, triste, fatigué d'oisiveté, et poussé, me semblait-il, à faire quelque chose de grand, une action d'éclat; et j'ouvris la fenêtre, hélas! (Observez, je vous prie, que l'esprit de mystification qui, chez quelques personnes, n'est pas le résultat d'un travail ou d'une combinaison, mais d'une inspiration fortuite, participe beaucoup, ne fût-ce que par l'ardeur du désir, de cette humeur, hystérique selon les médecins, satanique selon ceux qui pensent un peu mieux que les médecins, qui nous pousse sans résistance vers une foule d'actions dangereuses ou inconvenantes). La première personne que j'aperçus dans la rue, ce fut un vitrier dont le cri perçant, discordant, monta jusqu'à moi à travers la lourde et sale atmosphère parisienne.

Le Mauvais Vitrier Lyon

Il me serait d'ailleurs impossible de dire pourquoi je fus pris à l'égard de ce pauvre homme d'une haine aussi soudaine que despotique. « — Hé! hé! » et je lui criai de monter. Cependant je réfléchissais, non sans quelque gaieté, que, la chambre étant au sixième étage et l'escalier fort étroit, l'homme devait éprouver quelque peine à opérer son ascension et accrocher en maint endroit les angles de sa fragile marchandise. Enfin il parut: j'examinai curieusement toutes ses vitres, et je lui dis: « — Comment? vous n'avez pas de verres de couleur? des verres roses, rouges, bleus, des vitres magiques, des vitres de paradis? Impudent que vous êtes! vous osez vous promener dans des quartiers pauvres, et vous n'avez pas même de vitres qui fassent voir la vie en beau! Le mauvais vitrier baudelaire analyse. » Et je le poussai vivement vers l'escalier, où il trébucha en grognant. Je m'approchai du balcon et je me saisis d'un petit pot de fleurs, et quand l'homme reparut au débouché de la porte, je laissai tomber perpendiculairement mon engin de guerre sur le rebord postérieur de ses crochets; et le choc le renversant, il acheva de briser sous son dos toute sa pauvre fortune ambulatoire qui rendit le bruit éclatant d'un palais de cristal crevé par la foudre.

Le Mauvais Vitrier Baudelaire Analyse

C'est sur cette phrase, qui apparaît à peu près au centre du poème, que s'amorce la transition vers ce que nous pourrions nommer une mise en scène (ou une mise en poème) de la perversité. D'ailleurs, la narration passe alors d'une écriture majoritairement à la troisième personne à une écriture à la première personne. Comme chez Poe, Baudelaire insiste ici sur l'aspect daimonique de la perversité (« des Démons malicieux se glissent en nous ») qui revient en outre dans d'autres poèmes, dont « Assommons les pauvres ». Le Mauvais Vitrier, Charles Baudelaire. Là, le narrateur explique qu'il a lui aussi, à l'instar de Socrate, un démon (daimonion sêmeion). Or celui de Socrate « défen[d], averti[t], empêch[e] », précise-t-il, et le sien « conseill[e], suggèr[e], persuad[e]71 » (OC, 1, 358) au contraire. Le narrateur de ce poème ajoute même: « […] le mien est un Démon d'action, un Démon de combat » (OC, 1, 358). La topique du démon, déjà présente chez Poe, est peut-être une reprise, mais inversée (pervertie), du daimonion sêmeion chez Socrate.

Le Mauvais Vitrier Saint

Il y a des natures purement contemplatives et tout à fait impropres à l'action, qui cependant, sous une impulsion mystérieuse et inconnue, agissent quelquefois avec une rapidité dont elles se seraient crues elles-mêmes incapables. Tel qui, craignant de trouver chez son concierge une nouvelle chagrinante, rôde lâchement une heure devant sa porte sans oser rentrer, tel qui garde quinze jours une lettre sans la décacheter, ou ne se résigne qu'au bout de six mois à opérer une démarche nécessaire depuis un an, se sentent quelquefois brusquement précipités vers l'action par une force irrésistible, comme la flèche d'un arc. Le moraliste et le médecin, qui prétendent tout savoir, ne peuvent pas expliquer d'où vient si subitement une si folle énergie à ces âmes paresseuses et voluptueuses, et comment, incapables d'accomplir les choses les plus simples et les plus nécessaires, elles trouvent à une certaine minute un courage de luxe pour exécuter les actes les plus absurdes et souvent même les plus dangereux.

La méthode expérimentale utilisée par Baudelaire, habituellement destinée à fixer les bornes de la vérité, allant du général au particulier, de la loi à l'expérience, est détournée et ne dit plus, grâce à un des charmes dont le Poète a le secret et qu'il appelait la « sorcellerie évocatoire », que son contraire. Le mauvais vitrier saint. C'est donc bien à une critique poétique à laquelle nous sommes confrontés: une critique de la logique la plus nette et, dans cette voie, contre la trop connue et contemporaine théorie d'Auguste Comte, ce positivisme qui nous promettait de résoudre au nom de la science tous les problèmes de l'homme... C'est pourquoi la contradiction baudelairienne entre dans un système cohérent. Baudelaire a su grimer sa « sorcellerie évocatoire » en une science positive en ce sens qu'elle s'appuie ironiquement sur des faits d'expérience, mais la démonstration ne montre rien - ou seulement l'inefficacité de la démarche. Si dans son étude sur Pétrus Borel, Baudelaire se propose de « violer les habitudes morales de son lecteur », il se charge de violer non moins les habitudes de pensée.

— Pourquoi? Parce que… parce que cette physionomie lui était irrésistiblement sympathique? Peut-être; mais il est plus légitime de supposer que lui-même il ne sait pas pourquoi. J'ai été plus d'une fois victime de ces crises et de ces élans, qui nous autorisent à croire que des Démons malicieux se glissent en nous et nous font accomplir, à notre insu, leurs plus absurdes volontés. Un matin je m'étais levé maussade, triste, fatigué d'oisiveté, et poussé, me semblait-il, à faire quelque chose de grand, une action d'éclat; et j'ouvris la fenêtre, hélas! (Observez, je vous prie, que l'esprit de mystification qui, chez quelques personnes, n'est pas le résultat d'un travail ou d'une combinaison, mais d'une inspiration fortuite, participe beaucoup, ne fût-ce que par l'ardeur du désir, de cette humeur, hystérique selon les médecins, satanique selon ceux qui pensent un peu mieux que les médecins, qui nous pousse sans résistance vers une foule d'actions dangereuses ou inconvenantes. ) La première personne que j'aperçus dans la rue, ce fut un vitrier dont le cri perçant, discordant, monta jusqu'à moi à travers la lourde et sale atmosphère parisienne.