Gustave Roud Poèmes Et Chansons

Thursday, 1 August 2024

C'est vrai que tout bascule. On a encore dans les yeux Lausanne, les rues, les stations de métro, quittés un quart d'heure plus tôt tout juste, et les collines du Jorat s'ouvrent, douces, amples, rebondies. Des plaines et des plaines, de tous les verts possibles, de tous les jaunes, jusqu'à la ligne d'horizon. Un monde s'impose. Celui de Gustave Roud. Le poète a vécu et écrit toute sa vie durant (1897-1976) dans la grande ferme, en contrebas. La bâtisse en impose. Large, forte, un flanc sur la route, l'autre dans un fouillis végétal généreux. Nous sommes ici, à Carrouge, pour découvrir le «Sentier Gustave Roud». Il s'agit d'une promenade qui se déploie, en deux boucles (l'une de 6, 9 km environ et l'autre de 10, 6 km), dans les paysages arpentés sans relâche par le poète-errant, chérissant et subissant tout à la fois une solitude qu'il employait tout entière à la reconnaissance autour de lui de traces de paradis, d'éclats, d'instants de communion avec le monde visible et invisible, celui des vivants, celui des morts.

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Outre cette « quête » constamment réitérée et le souffle ample de ses proses, un trait marquant de sa démarche consiste également à s'être éloigné d'une célébration des paysages alpestres ou lacustres, forcément sublimes depuis le romantisme, pour favoriser les paysages ruraux de la plaine ( Petit traité de la marche en plaine, 1932). Le Haut-Jorat devient ainsi un lieu poétique non seulement pour chercher une ouverture dans l'environnement immédiat, mais aussi pour affirmer une nouvelle esthétique, notamment face à la prédominance littéraire de Ramuz en Suisse romande. Gustave Roud, Page de couverture de l'édition originale du Petit Traité de la marche en plaine, Mermod, 1932. Orientations de lecture Un volume en « Poésie »/Gallimard offre la meilleure entrée dans l'œuvre poétique de maturité. Il rassemble Air de la solitude, Pour un Moissonneur, Requiem. Il est également possible de consulter l'ouvrage de poche dans la collection « Poche suisse » chez L'Âge d'Homme qui regroupe des textes de jeunesse: Essai pour un paradis, Petit Traité de la marche en plaine.

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On sent que l'écrivain redoute l'hiver d'ailleurs, qui rentrera hommes et bêtes et l'isolera davantage. Mais on le sait, en hiver, les paysans réparent leurs outils et Sophie Creuz que Gustave Roud avait lui aussi une pierre à fusil dont il usait pour affûter sa plume.

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» Gustave Roud est à la hauteur – toujours, il le sera. A propos du message de son cadet, il écrit: «[…] J'aime, je vous l'avoue, qu'il soit écrit par un gymnasien, car (vous l'avez deviné) je n'ai pas oublié ce temps d'adolescence où la poésie vous atteint avec toute sa violence, où elle est à la fois fraîche nourriture et boisson âpre; ce temps de la perpétuelle découverte. » En 1939, Maurice Chappaz, 23 ans et déjà une réputation, a lui aussi expérimenté cette hospitalité. Ces ardents s'inspirent à distance. Roud s'enfouit dans sa quête. Jaccottet s'ouvre des cercles qui comptent, à Paris notamment. Chappaz prend le large souvent, en va-nu-pieds épicurien. Mais qu'importent les tempéraments. Ils aspirent au même état, celui de poésie. Etre, c'est choisir ses mots. Maurice Chappaz écrit ainsi à Gustave Roud: «Moi que la poésie guide et abandonne trop souvent, je suis plus persuadé encore en vous lisant qu'elle est la forme la plus vraie de l'amour. » Cette amitié a ses renversements.

Pouvoir mystérieux, certes, s'il agit de grands espaces composés dont la vertu dépasse celle d'un simple archet éveilleur d'âme pour rejoindre celle d'un immense orchestre étageant du silence pur au déchaînement total tout un univers d'inflexions diverses, et qui, pour traduite quelques thèmes éternels, dispose de l'envoûtement de mille timbres. Pouvoir plus mystérieux encore s'il s'agit d'un petit fragment de paysage qui s'isole à l'intérieur du grand et dont l'accueil, par l'occulte vertu d'un seul bouquet d'arbres, d'un miroitement d'eau sous une grappe de feuilles sombres, nous guide lentement, lui aussi, vers notre meilleur moi.