L Invitation Au Voyage Lecture Analytique

Thursday, 11 July 2024

Séance 5 L'invitation au voyage Source Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. L'invitation au voyage lecture analytique. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or; Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, LIII Poème extrait de la section Spleen et Idéal (LIII) et inscrit dans la partie consacrée à l'Idéal.

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1. Texte: Invitation au Voyage de Baudelaire Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Baudelaire explication linéaire de l’Invitation au voyage – La clé des livres. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or; Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. 2 - Commentaire Introduction: Le recueil des Fleurs du mal n'est pas composé que de poèmes vénéneux: face à la corruption du monde moderne, à la séduction diabolique des femmes, à l'accablement spleenétique, Baudelaire expose ce qu'il appelle « l'idéal »: « ce monde des belles saisons, des heureuses journées, des minutes délicieuses ».

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C'est la beauté de la lumière qui doit être vue. « Une chaude lumière » (vers 40) s'oppose, par exemple, aux « froides ténèbres » du spleen évoquées dans « Chant d'automne ». Elle inonde la ville tout entière « D'hyacinthe et d'or » (vers 38). Le poème invite à jouir de la richesse qu'offrent ces lieux (« Les plus rares » au vers 18, « Les riches plafonds » au vers 19). Remarquez également l'emploi du déterminant indéfini « tout » répété à de multiples reprises (« Tout n'est que... » dans le refrain, « Tout y parlerait » au vers 24). L'abondance, le luxe, la volupté sont les éléments du bonheur baudelairien. Un sentiment de plénitude peut être alors ressentie (« Aimer à loisir » au vers 4, « assouvir ton moindre désir » aux vers 32 et 33) 4. L invitation au voyage lecture analytique de. La transfiguration du réel par l'art Ce bonheur ne peut s'entrapercevoir que dans et par l'art et la poésie. En effet, le poème se donne à voir et est conçu comme un tableau: composition du poème comme un triptyque. Le terme « ciels » au vers 8 évoque la peinture.

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Un idéal qui prend la double forme d'un amour absolu et de la fuite vers un ailleurs. Le poème appartient au cycle de Marie Daubrun. Problématiques possibles En quoi ce poème exprime-t-il l'aspiration à un idéal? De quelle façon le poème établit-il une correspondance entre la femme et le paysage? Pourquoi peut-on dire que ce poème est conçu comme un tableau? Axes possibles 1. L'invitation à découvrir un lieu imaginaire Le poème s'adresse à la femme aimée (« Mon enfant, ma sœur ») et l'invite à découvrir un pays (la Hollande[^1]) qui est une sorte de miroir (cf. le « pays qui te ressemble » au vers 6). Invitation au voyage - Lecture analytique - Fiche de lecture - flo137. ➝ correspondance femme-paysage. Équivalence entre les « soleils mouillés » et les « yeux brillant à travers leurs larmes » (vers 11 et 12). L'éclat voilé du regard et du ciel suggère un mystère à percer (noter la diérèse insistante dans le pentasyllabe « Si mystérieux »), un au-delà dissimulé. Un lieu idéal parce qu'imaginaire que l'on ne peut entrevoir que par le songe (voir vers 2) et dont l'aspect irréel est suggéré par l'emploi des verbes au conditionnel (« décoreraient » au vers 17, « parlerait » au vers 24) mais aussi des infinitifs (voir l'anaphore « Aimer » aux vers 4 et 5).

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De même, les « traîtres yeux » (vers 11) renvoient à la femme coupable de ce péché. C'est un personnage ambivalent à la fois instrument de perdition et de volupté. À défaut d'un retour en arrière, il faut se contenter d'un déplacement dans l'espace: « là-bas » (vers 3), « là » (vers 13) dont l'imprécision est significative. C'est un lieu idéal qui s'oppose à un ici désignant le lieu où s'exprime le poète. Cet ailleurs a la coloration exotique chère à Baudelaire (voir au vers 23 la « splendeur orientale » ou l'évocation du « bout du monde » au vers 34). La Hollande, en raison de son négoce avec l'Asie et ses diverses colonies, évoque cet orient par les « vaisseaux » (vers 29). Le nouveau thème de culture générale et expression du BTS 2023. 3. Les éléments du bonheur selon Baudelaire La réalité de ce paradis s'appréhende à partir des sens, en particulier l'odorat et la vue (penser aux synesthésies[^2]). Les odeurs: celle des fleurs (vers 18), « odeurs » (vers 19), « senteurs » (vers 20). La vue est encore plus sollicitée. Le regard de Marie Daubrun, mais aussi l'impératif « vois » de la dernière strophe.

➝ pays de Cocagne mentionné par Baudelaire dans le poème en prose. Curieusement ce voyage se déroule dans un espace fermé (intérieur d'une chambre dans la deuxième strophe, enceinte de la ville dans la dernière). Les vaisseaux ne partent pas mais « viennent du bout du monde » (vers 34). Ceux-ci évoquent le voyage. C'est en fait une promesse de voyage plutôt qu'un voyage en tant que tel qui est suggéré. C'est un ailleurs virtuel qui comme nous l'avons vu dans la précédente lecture analytique échappe à la réalisation et donc à la déception. Mais c'est un voyage qui s'accomplit (dans sa non-réalisation) puisque sa temporalité progresse: soleils mouillés de la journée sont couchants et « le monde s'endort ». De plus, aux conditionnels et infinitifs (et au « songe » du début ») répond un « vois » à la fin qui actualise ce qui n'était qu'onirique. Notez également les déictiques: « ces » (vers 29 et 30). L invitation au voyage lecture analytique du. 2. Un paradis baudelairien L'allusion à la « douce langue natale » (vers 26) évoque le paradis originel, à la situation de l'homme avant l'exil.

Aucun rejet ou contre-rejet ne vient rompre le rythme. Par ailleurs, cette fluidité est accentuée par l' allitération en « l »: « D'a ll er l à-bas vivre ensemb l e » (v. 3), « L es so l eils moui ll és/De ces cie l s broui ll és » (v. 7-8), « Bri ll ant à travers l eurs l armes » (v. 11-12), « L uxe, ca l me et vo l upté » (v. 14, 28, 42), « Des meub l es l uisants/Po l is par l es ans » (v. 15-16), « L es p l us rares f l eurs/Mê l ant l eurs odeurs » (v. 18-19), « L a sp l endeur orienta l e/Tout y par l erait/A l 'âme en secret/Sa douce l angue nata l e » (v. 23 à 26). B – L'idéal poétique de Baudelaire A travers ce monde rêvé et imaginaire, c'est un idéal poétique que dépeint Baudelaire. Cet idéal est avant tout marqué par les synesthésies et correspondances: « Les plus rares fleurs/Mêlant leurs odeurs/Aux vagues senteurs de l'ambre » (v. 18 à 20), « Les soleils couchants/Revêtent les champs/Les canaux, la ville entière/D'hyacinthe et d'or » (v. 35 à 38), « Le monde s'endort dans une chaude lumière » (v. 39-40).