De La Maison Des Morts Opera De Paris

Thursday, 1 August 2024
Pas vraiment de fin non plus. Pas d'espoir. Pas d'attente. L'attente de quoi? Le temps est suspendu, la vie aussi… Le vide. Sans horizon. La prison en somme. Et alors quoi? Que reste-t-il? L'essentiel. Tout peut-être. La sombre nervosité dans les moments les plus doux, la foudroyante peur partagée à l'apparition du Commandant. L'homme dans toute sa faiblesse, l'homme dans toute sa vérité nue. Crue. Cruelle. Dans une lettre ouverte adressée à l'écrivain et journaliste Max Brod, Leoš Janáček explique chercher par cet opéra à « aller vers la vérité, la parole dure des éléments. » C'est ça, De la maison des morts: une représentation artistique se voulant fidèle à l'univers qui lui est consacré. Patrice Chéreau s'est inscrit pleinement, totalement, formidablement dans cette démarche. Tout sonne juste, du décor unique amovible aux costumes, jusqu'aux sublimes lumières. Murs de prison démesurés, humanité exacerbée. On se focalise donc sur les souvenirs, les élans émotionnels et psychologiques des uns et des autres, brutaux, glaçants, sensibles surtout.

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Qu'est-ce qui l'a décidé à dire « oui » à De la maison des morts? Il m'a lui-même expliqué que, lorsque Stéphane Lissner lui a proposé l'ouvrage, la participation de Pierre Boulez au projet avait été déterminante. Patrice et Pierre avaient une fabuleuse relation de travail. Patrice partageait sa connaissance de l'analyse du texte avec Pierre et Pierre partageait son incroyable analyse de la musique avec Patrice. Patrice Chéreau avait un rapport intime à Dostoïevski. Peu de temps avant De la Maison des morts, il a lu Carnets du sous-sol sur la scène des Bouffes du Nord. Dostoïevski était-il présent dans votre réflexion? Patrice avait toujours un exemplaire du roman avec lui. Il le lisait et le relisait pour essayer de creuser cette matière originelle. Ce que je trouvais extraordinaire en travaillant avec lui, c'était son dévouement absolu au texte. Inlassablement, il y cherchait des indices, des réponses. Quand il butait sur un problème de mise en scène, quand il ne savait pas comment aborder une scène, son réflexe était toujours de se tourner vers le texte.

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De la maison des morts ressuscite Patrice Chéreau à l'Opéra Ba... Laurent Vilarem Lire également: Patrice Chéreau, un homme de théâtre à l'opéra Qu'est-ce qui fai(sai)t le génie des mises en scène de Patrice Chéreau? Créée en 2007 au Wiener Festwochen (et donnée ici pour la première fois à Paris), De la maison des morts est l'une des réalisations majeures de l'homme de théâtre français.... publié le 26 novembre 2017

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Alors qu'il lui reste à corriger le dernier acte et qu'il continue à faire ses ultimes remarques à ses copistes habituels, le musicien est foudroyé par une pneumonie. Déroutés par une orchestration dépouillée et un contenu proche de l'épure, deux fidèles élèves de Janacek pensent être en présence d'une partition inachevée. Osvald Chlubna et Bretislav Bakala se lancent alors dans une entreprise de révision qui va jusqu'à doter l'ouvrage d'une nouvelle fin optimiste sous forme d'un « hymne à la liberté ». C'est ainsi modifiée et étoffée que l'œuvre est créée et publiée en 1930. Il faudra attendre 1980 pour que le chef d'orchestre Sir John Mackerras et le musicologue John Tyrrell établissent une partition qui s'appuie sur des sources authentiques: les cahiers des copistes portant les dernières révisions de Janacek. Le compositeur avait choisi d'adapter lui-même Souvenirs de la Maison des morts, le roman de Dostoïevski relatant sa douloureuse expérience de prisonnier politique dans un bagne de Sibérie.

La réponse se trouve en exergue de la partition, où est portée l'inscription suivante: "En chaque créature, une étincelle de Dieu". Car loin de faire preuve, avec l'âge, d'un pessimisme nouveau, le compositeur, dans un ultime souci de foi en l'homme, cherche sa grandeur là où apparemment il se présente dans toute sa disgrâce physique et morale. Selon lui, la faute est avant tout un malheur pour ceux qui la commettent, puisqu'elle en fait des malheureux. Sur le plan théâtral, contrairement aux autres opéras de Janácek, De la Maison des Morts ne présente pas d'action véritable, mais une suite de tableaux à l'atmosphère étouffante, choisis par le compositeur lui-même dans les vingt-et-un chapitres du récit de Dostoïevski. Chaque acte présente un moment, un lieu et un climat particuliers de la vie du camp. Si l'opéra commence par l'arrivée du prisonnier politique Alexandre Petrovitch Goriantchikov et se termine par sa libération, le personnage principal en est la communauté de bagnards, avec sa vie quotidienne, ses malheurs, mais aussi ses espoirs.