Nader Saab Appelé À Comparaître Devant Le Tribunal Pénal - L'orient-Le Jour

Wednesday, 31 July 2024
Une complication qui survient dans 15% des cas de simultanéité d'opérations chirurgicales et de durée prolongée de ces interventions. En l'espèce, Farah Kassab avait subi une liposuccion de la taille, du ventre, des fesses et des genoux, ainsi qu'une rhinoplastie et une injection de botox dans l'estomac. Autant d'interventions qui avaient duré plus de trois heures, approximativement de 6h30 à 10h. Mais le juge ne reproche ni la pluralité des gestes chirurgicaux ni leur étendue dans le temps, encore moins la quantité de graisses aspirées. Ce dont il accuse le Dr Saab, c'est de n'avoir pas pris de mesures médicales pour faire face aux complications susceptibles de surgir dans de telles conditions. L'erreur du médecin n'est donc pas technique, mais postopératoire. Autrement dit, le plasticien a fait un bon geste chirurgical, mais n'a pas accompagné sa patiente lors de l'étape qui a suivi. Dans les motifs de sa décision, Hanna Breidi note en effet que le dossier médical de la jeune femme était vide de toute information sur des soins et médicaments qui lui auraient été fournis lorsque son état avait commencé à se détériorer vers 13h.
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De l'aveu même du Dr Saab, interrogé au poste de police d'Antélias (Metn) au surlendemain du drame, l'état de Farah Kassab avait périclité à partir de ce moment, soit environ deux heures après avoir été transférée dans sa chambre vers 11h. Or aucun indice dans le dossier ne montre, par exemple, que la jeune femme a bénéficié entre 14h et 15h d'une surveillance au niveau du taux d'oxygène ou de la mesure du pouls, alors que sa tension artérielle avait chuté de 14/8 à 10/6 et que sa fréquence cardiaque était passée de 70 à 90 battements par minute. Lorsque, après plus d'une heure d'absence, l'infirmière est entrée (vers 15h) dans la chambre de la malheureuse, elle a constaté que son pouls avait faibli à tel point qu'il était imprenable. Pas de soins intensifs Pour rappel, Farah Kassab avait alors été transportée dans une ambulance jusqu'à l'hôpital Notre-Dame du Liban à Jounié. Selon une source judiciaire interrogée par L'OLJ, elle était déjà décédée lorsque Nader Saab avait décidé de la transporter.

Également en cause, le confinement imposé par la propagation du Covid-19, et les grèves longtemps observées par les magistrats, les auxiliaires de justice et les avocats. Enfin, et tel est le motif le plus important du décalage de la décision de Hanna Breidi: lors du mandat de l'ancien président de l'ordre des médecins Raymond Sayegh, les résultats de l'enquête établis par la commission d'investigation au sein de l'ordre n'avaient été approuvés ni par l'ordre ni par son président. Le juge d'instruction ne disposait donc pas d'un rapport officiel final, mais seulement de procès-verbaux des séances tenues par la commission. En avril dernier une nouvelle enquête a obtenu l'approbation du successeur du Dr Sayegh, Charaf Abou Charaf, aboutissant enfin à l'obtention par Me Breidi d'un document sur lequel il a pu se fonder aux côtés d'autres preuves, à l'instar des rapports de médecins légistes, de laboratoires et de la commission médicale au sein du ministère de la Santé. Le décès de Farah Kassab, une Jordanienne de 33 ans mère de deux enfants, le 31 mai 2017, suite à plusieurs interventions chirurgicales subies le jour même dans la clinique de chirurgie esthétique du Dr Nader Saab (Naccache – Metn), serait dû à la négligence et au non-respect des règles médicales par le chirurgien plasticien.